Cohabitation légale
La cohabitation légale est un dispositif juridique qui prévoit que deux personnes peuvent se faire reconnaître comme cohabitants, pour autant qu'elles soient majeures et ne soient pas liées par le mariage ou par une autre cohabitation légale.
La loi ne prévoit pas de condition de différence de sexe (genre) ou d'absence de lien de parenté. La cohabitation légale est donc accessible, par exemple, à un couple homosexuel, un couple hétérosexuel non marié, à une fratrie (frère et sœur, deux frères ou sœurs), à un couple ascendant-descendant (parent ou grand-parent avec enfant ou petit-enfant majeur).
La cohabitation légale naît d'une déclaration de cohabitation légale remise par écrit et contre récépissé à l'officier de l'état civil du domicile commun. Cet écrit contient notamment les informations suivantes :
- la date de la déclaration;
- les noms et prénoms;
- les lieux et dates de naissance;
- les signatures des deux parties;
- l'adresse du domicile commun;
- la mention de la volonté des parties de cohabiter légalement;
- le cas échéant, la mention de la convention conclue entre les parties.
Après que l'Officier de l'État civil ait vérifié que les conditions sont remplies, il acte la déclaration dans le registre de la population.
Droits et devoirs légaux
Les cohabitants légaux contribuent aux charges de la vie commune en proportion de leurs facultés.
Toute dette contractée par l'un des cohabitants légaux pour les besoins de la vie commune et des enfants qu'ils éduquent oblige solidairement l'autre cohabitant. Toutefois, celui-ci n'est pas tenu des dettes excessives eu égard aux ressources des cohabitants.
Chacun des cohabitants légaux conserve les biens dont il peut prouver qu'ils lui appartiennent, les revenus que procurent ces biens et les revenus du travail. Les biens dont aucun des cohabitants légaux ne peut prouver qu'ils lui appartiennent et les revenus que ceux-ci procurent sont réputés être en indivision (c'est-à-dire que les personnes disposent à leur égard de droits de même nature).
La déclaration de cohabitation légale assure :
- la protection du logement familial : l'immeuble servant au logement commun ainsi que ses meubles ne peuvent être vendus, donnés ou affectés en garantie (prêt hypothécaire) par un des cohabitants sans l'accord préalable de l'autre cohabitant. En cas de refus, le juge pourra l'y forcer si le refus est injustifié;
- la contribution aux charges de la vie commune : les cohabitants ont l'obligation de participer aux besoins du ménage, d'y affecter donc une partie de leurs revenus en fonction de leurs possibilités et du train de vie commun.
La convention de cohabitation légale
Les cohabitants peuvent régler les modalités de leur cohabitation légale par convention. La convention doit être passée en la forme authentique devant notaire (sans témoin) et fait l'objet d'une mention au registre de la population. Ce contrat de vie commune ne peut contenir aucune clause contraire à l'ordre public et aux bonnes moeurs, aux règles relatives à l'autorité parentale, à la tutelle, aux règles déterminant l'ordre de succession.
Fin de la cohabitation légale
Il peut être mis fin à la cohabitation légale :
- soit de commun accord par les cohabitants;
- soit par le mariage ou le décès de l'un des cohabitants;
- soit unilatéralement par l'un des cohabitants au moyen d'une déclaration écrite remise contre récipissé à l'officier de l'état civil du domicile des deux parties ou indifféremment du domicile de l'une des deux parties (en cas de cessation par consentement mutuel) ou du domicile de la partie qui demande unilatéralement la déclaration de cessation.
La déclaration de cessation de cohabitation légale doit comprendre :
- la date de la déclaration;
- les noms, prénoms, lieux et dates de naissance des deux parties et leur signature ou la signature de celui qui fait la déclaration unilatérale;
- la détermination du domicile des deux parties;
- la mention de la volonté de mettre fin à la cohabitation.
En cas de problème
Si l'entente entre les cohabitants légaux est sérieusement perturbée, le juge de paix peut ordonner, à la demande des parties, les mesures urgentes et provisoires relatives à l'occupation de la résidence commune, à la personne et aux biens des cohabitants et des enfants, et aux obligations légales et contractuelles des deux cohabitants. Il fixe la durée de validité des mesures qu'il ordonne.